1898-2025 : 2 caricatures, 2 époques

09 08 2025
Partager l'article

Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
Je vous fais suivre cette caricature suite à ma lettre d’hier :
 
Caricature Bitcoin

 
De gauche à droite nous pouvons voir Oncle Sam, Jay Powell de la Fed, Larry Fink de BlackRock, Cathy Wood d’Ark Invest et Donald Trump qui se partagent le Bitcoin comme un gâteau avec un appétit vorace. J’aurais aussi voulu rajouter Michaël Saylor de MicroStrategy mais cela faisait vraiment trop de monde.
 
Dessous, de petits investisseurs sur RobinHood, l’application reine pour boursicoter aux États-Unis attendent anxieusement les miettes tandis qu’un développeur informatique se désespère dans le fond à gauche de ce qu’est devenu le Bitcoin.
 
Il s’agit d’un pastiche d’une caricature d’Henri Meyer de 1898 dans le Petit Journal qui m’avait marquée lors de mes études et qui montre le partage de la Chine par les puissances coloniales (Royaume-Uni, Allemagne, Russie, France et Japon) :
 
Caricature partage de la Chine
 
J’ai construit ma caricature par IA comme une sorte de pied de nez.
 
L’histoire se répète deux fois selon Hegel et Marx d’ajouter… La seconde fois comme une farce.
 
Nous sommes par de nombreux aspects dans une époque qui ressemble, en miroir, au XIXe siècle en « or plaqué » selon l’expression de Twain (gilded age), une période qui, sous une fine couche brillante, cache une corruption complète et une grande misère.

 
Peut-être devrions-nous nous réjouir que les appêtits des seigneurs de l’époque ne soient plus militaires mais « dématérialisés »… Mais non seulement les conséquences sont-elles bien réelles mais il y a aussi la guerre au bout.

 
Et s’il m’a fallu quelques dizaines de minutes pour affiner mes instructions et générer cette caricature que je n’aurais jamais pu dessiner de mes pauvres main, elle n’a en rien la finesse et la puissance de la caricature originale…
 
Je vous reproduis ci-dessous ma lettre d’hier qui est le pendant en mots de cette caricature.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle
 

 

Des nouvelles du Bitcoin

 
 
 
Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
Au moment où j’écris ces lignes, le Bitcoin s’échange à 116 000 dollars, pas très loin du record absolu de 123 000 $ il y a un mois.
 
À part quelques jours au mois de juin, la reine des cryptomonnaies est restée au-dessus des 100 000 dollars depuis plus d’un an.
 
Cours Bitcoin en Dollar
 
Ses contempteurs qui prédisaient son effondrement imminent depuis 10 ans en sont pour leurs frais.
 
Pour ma part, le Bitcoin ne m’intéresse plus. Sa valeur est désormais purement spéculative.
 
 
Le Bitcoin est devenu le « dollar numérique » comme le sera notre euro numérique
On se demande parfois pourquoi les États-Unis ne développent pas de Monnaie Numérique de Banque Centrale (CBDC en anglais).
 
Pourquoi la Fed s’embêterait-elle à développer un ersatz du Bitcoin… Le Bitcoin est déjà son CBDC.
 
Cela s’est passé à un moment précis à la fin de l’année 2021.
 
Jusque là, les bitcoins étaient essentiellement détenus et échangés entre particuliers.
 
Il y avait évidemment de grosses baleines, mais les phases de hausse du Bitcoin s’accompagnaient de phases d’adoption de la cryptomonnaie EN DIRECT : le nombre de portefeuilles augmentait et l’on pouvait voir le nombre d’utilisateurs augmenter.
 
Quand je parle d’utilisateurs, il ne s’agit pas de spéculateurs tapotant sur leur application de trading favorite, mais bien d’UTILISATEURS qui se créaient un portefeuille de bitcoins personnels, s’inscrivaient sur une plateforme pour les échanger, certains même apprenant à les échanger de pair à pair.
 
Ce faisant, ces utilisateurs n’investissaient pas seulement dans un actif comme dans une action du CAC40 mais ils apprenaient une nouvelle manière d’échanger de la valeur à la manière des UTILISATEURS d’internet qui apprenaient dans les années 1990 une nouvelle manière d’échanger de l’information.
 
C’est pour cela que je vous parle depuis 2016 de BLOCKCHAIN plutôt que Bitcoin et de révolution technologique plutôt que d’or numérique ou innovation monétaire.
 
C’est cela qui m’intéressait et ce cadre nous a permis pendant longtemps d’anticiper les mouvements du Bitcoin avec succès.
 
Mais le COVID a accéléré une transition que je craignais depuis le début : la prise de contrôle du Bitcoin par quelques grandes institutions financières.
 
Le Bitcoin a changé de nature

Avec le COVID, les Américains ont reçu des milliers et dizaines de milliers de dollars du gouvernement qu’une partie de la population a utilisé pour spéculer en Bourse mais également sur les crypto.
 
Mais au lieu de faire l’effort de créer leur propre portefeuille et gérer leurs propres transactions sur la Blockchain du Bitcoin, ils ont préféré la simplicité de la spéculation depuis leur application de trading favorite, généralement Robinhood.
 
Les baleines géantes ont pris le contrôle 
Évidemment, ils ont pu le faire grâce à BlackRock, Fidelity et quelques autres monstres financiers américains qui préparaient leur arrivée sur le marché depuis plusieurs années déjà.
 
Et c’est ainsi qu’aujourd’hui en 2025, plus de 80% des transactions en Bitcoin en valeur sont opérées par ces géants qui sont très majoritairement américains :

  • BlackRock
  • Fidelity
  • MicroStrategy
  • Robinhood
  • Grayscale
  • Ark
  • le gouvernement américain (via saisies)
  • les frères Winklevoss…
 
Ces grands acteurs américains détiennent plusieurs millions de bitcoins mais surtout font l’essentiel des échanges.
 
Et ce sont eux qui ont pris la main fin 2021 sur le cours du Bitcoin.
 
Alors que le Bitcoin redescendait d’une grosse chandelle comme il en connaît régulièrement, ce que j’appelle la « volatilité haussière » du Bitcoin, il est reparti aussi sec, sans période de basse mer. Mais cette « réhausse » subite n’avait rien de naturel : Ce qui a changé en 2022, c’est que le montant des transactions a été multiplié par 10 lors de cette hausse par rapport au précédent.
 
C’est la grosse chandelle aberrante que vous voyez ci-dessous dans ce graphique des montants moyens des transactions en Bitcoin : 
 
Montant moyen d'une transaction en bitcoin
 
La hausse n’était plus liée à la courbe d’adoption mais à quelques grosses baleines fraîchement formées gonflant le cours à la pompe à vélo. 
 
C’est d’ailleurs depuis ce moment que le nombre de portefeuilles en bitcoins actifs BAISSE, plus de courbe d’adoption, plus de révolution technologique décentralisée libertarienne comme vous le voyez dans le graphique ci-dessous du nombre de portefeuilles actifs qui se met à baisser à partir de 2022 alors que le cours, lui, monte toujours : 
 
Nombre de portfeuilles actifs en bitcoin
 
 
Depuis ce moment, le Bitcoin est devenu LA monnaie numérique de banque centrale des États-Unis, contrôlée par une poignée d’acteurs institutionnels réglementés par la Fed.
 
Ce Bitcoin n’intègre pas de paiement conditionnel et c’est déjà cela mais c’en est fini du libre cours du Bitcoin et de sa décentralisation.
 
Une bataille perdue, une nouvelle donne pour l’univers Blockchain
Cela ne veut pas dire que la révolution de la Blockchain est morte mais qu’elle a perdu une grosse bataille ainsi que sa clé de voute.
 
Notez également que ce succès des géants institutionnels n’a été possible que par l’action conjointe de leur déploiement (ETF, fonds spéculatifs, custodians…) ET de l’abandon par les populations de cet outil formidable au profit du jeu et de la spéculation au bout du smartphone.
 
Nous reviendrons dans les semaines qui viennent sur les conséquences de ce tremblement de terre sur l’univers crypto et les opportunités et risques nouveaux qui émergent.
 
Notez enfin que je ne fais aucune projection sur le cours du Bitcoin, je ne dis pas que le Bitcoin va s’effondrer mais que son cours est désormais soumis à l’arbitraire des BlackRock et autres super baleines du Bitcoin.
 
Il n’y a plus de projection possible sinon de prévoir leurs intérêts et s’il y a bien une chose que je sais pour l’avoir étudié à fond, c’est que les acteurs comme BlackRock privilégient TOUJOURS la fameuse « stabilité du système financier » sur celle de votre patrimoine qui n’en est jamais que le garant final.
 
Tout notre travail ici consiste à reprendre notre indépendance et sortir de ce piège à épargne qu’est devenu le système financier grand-public. Il fut un temps où le Bitcoin y participait. Ce temps est révolu, ne boudons pas nos gains et préparons-nous pour la phase suivante qui me demande un gros travail de recherche.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle
 
 
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
 
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ». 
 
J’ai écrit un article complet sur 1898-2025 : 2 caricatures, 2 époques
 
Cet article est le premier que vos recevrez, IMMÉDIATEMENT en vous inscrivant à L’investisseur sans Costume. Ce service est entièrement GRATUIT, il vous suffit d’inscrire votre adresse email ci-dessous et de cliquer sur Je m’inscris (cela marche aussi si vous êtes déjà inscrit mais souhaitez recevoir l’article) :
 
 

 

 
Je vous garantis la confidentialité complète de vos données personnelles. Elles ne seront jamais ni échangées avec des organismes tiers ni commercialisées à votre insu.
 
L’Investisseur sans costume est un service proposé par Pando Éditions, maison d’édition indépendante spécialisée dans l’économie et la finance, que je dirige.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle


Partager l'article