Pétrole : Trump sacrifie son industrie… Pour sauver son industrie.

06 06 2025
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Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
Vous trouvez que la situation économique française et européenne est morose ?  Vous avez raison… Mais attendez que le pétrole et remonte et là nous verrons vraiment les dégats.
 
Nous voici à un instant charnière : le prix du baril de pétrole oscille autour de 62 dollars, un niveau historiquement bas, alors que la consommation mondiale a franchi le seuil symbolique des 100 millions de barils par jour en 2024 et continue de grimper.
 
L’OPEP+, avec la Russie, a annoncé une augmentation de la production de 400 000 barils par jour d’ici juillet. Ce geste, bien que représentant moins d’un demi-point de la production mondiale, suffit à peser sur les cours et à installer une véritable guerre des prix.
 
Le retour de la guerre des prix entre L’OPEP et l’Amérique : Pour qui sera le deuxième set ?
Entre 2014 et 2016, l’Arabie saoudite avait lancé une première guerre des prix pour tenter de décrocher les nouveaux producteurs américains de pétroles et gaz de schistes.
 
Peine perdue, l’industrie américaine de la fracturation hydraulique avait alors réussi ce tour de force de diviser par deux leur prix de production qui s’établit en 2025 autour de… 62$.
 
Cette année, c’est paradoxalement Trump qui a relancé la guerre des prix avec sont fameux « drill baby drill » —fore, bébé, fore en bon français.
 
Nous avons déjà expliqué ici que Trump a besoin d’avoir en même temps un pétrole ET un Dollar faible pour sa politique douanière de réindistrialisation… C’est a priori une quadrature difficilement atteignable et paradoxalement, Trump pourrait bien sacrifier son industrie pétrolière pour y parvenir.
 
Car l’époque a bien changé depuis 2016 :
  • Coût du capital en hausse
  • Droits de douane sur les équipements en augmentation et surtout
  • Atteinte probable du pic pétrolier non conventionnel américain — le pic de Hubbert.
Les États-Unis, redevenus premier producteur mondial au milieu des années 2010, voient désormais leur production stagner, voire menacer de baisser.
 
Pendant ce temps, l’OPEP+ reprend la main, tentant de faire plier les producteurs américains comme lors de la grande offensive de 2014-2016.
 
Conséquences pour l’Europe et le consommateur
Pour l’instant, c’est une bonne nouvelle à la pompe ainsi que pour l’industrie et les poches de l’État qui se sert grassement au passage.
L’Europe profite de la baisse des prix pour remplir ses stocks de gaz en prévision de l’hiver. Mais cet état de grâce est fragile.
 
Le risque d’un rebond violent des prix est réel, surtout si la production américaine décroche ou si la demande repart à la hausse.
Les analystes estiment qu’un baril à 50 dollars pourrait faire sortir du marché près d’un million de barils par jour, essentiellement américains.
 
L’OPEP+ retrouverait alors des parts de marché et relancerait la hausse des prix, avec une possible flambée énergétique dans les prochains mois ou années.
 
L’économie mondiale reste dépendante du pétrole
Derrière cette guerre des prix, une réalité s’impose :
L’économie mondiale dépend massivement du pétrole, du gaz naturel et du charbon.
 
Malgré les efforts pour développer les renouvelables, la transition énergétique ne se fera pas sans heurts. La Chine, par exemple, continue de s’appuyer sur le charbon pour bâtir ses capacités renouvelables, car il faut de l’énergie… pour produire des capacités énergétiques.
 
Profitez du moment… Pour préparer l’avenir
En Europ nous profitons d’une accalmie, mais restons vulnérables.
Entreprises et ménages doivent profiter de cette pause pour anticiper :
  • Réfléchir à ses modes de chauffage
  • Adapter ses déplacements
  • Gagner en autonomie énergétique
  • Prendre des couvertures financières
Pour ceux qui le peuvent, investir dans des solutions locales (panneaux solaires, chauffage au bois, stockage) est une voie intelligente, surtout dans un contexte où les réseaux électriques peinent à intégrer une part croissante de renouvelables.
 
Le ressors de la hausse des prix se tend : vigilance et anticipation
En résumé, profitons du moment, mais préparons-nous à des temps plus difficiles car c’est un ressors qui est en train de se tendre.
La guerre des prix du pétrole n’est pas terminée et le retour de l’inflation énergétique est une menace réelle dont la question du retour n’est pas

si mais quand.

Pour les entreprises comme pour les particuliers, la clé reste l’anticipation et la diversification des sources d’énergie.

 
Je travaille en ce moment sur le sujet. Nous continuerons cette conversation bientôt. N’hésitez pas à m’envoyer vos questions ou remarques en retour de mail.
 
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle


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