Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
« Si le rendement du capital est faible en Europe, faut-il se risquer à investir l’épargne des Européens dans le reste du monde ? »
Cette question est le titre de la dernière note d’analyse économique de Patrick Artus.
L’argument est simple : En Zone Euro, nous avons un taux d’épargne élevé mais des entreprises peu rentables… C’est-à-dire pas assez rentables pour bien rémunérer cette épargne abondante. Cette moindre rentabilité serait due à un défaut d’investissement et de R&D et un partage de la richesse trop généreux envers les salariés.
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Ce sont les 2 faces d’une même pièce : Une marge plus importante permet de distribuer plus de valeurs aux actionnaires tout en augmentant les salaires réels plus rapidement qu’en Europe.
Se pose alors une question : Faut-il mettre en place une stratégie « volontariste » d’investissement à la manière du rapport Draghi pour mobiliser l’épargne des ménages et leur offrir de meilleures perspectives de rendement afin de financer retraites et protection sociale ou alors une stratégie « d’acceptation de la faiblesse » en envoyant l’épargne européenne dans le reste du monde chercher de meilleurs rendements qu’à la maison à l’exemple du Japon…
Cette note est d’une simplicité redoutable et ne donne guère de doute quand à sa conclusion dès le titre : INVESTISSEZ ! De la part d’un banquier, cela ne devrait pas plus nous étonner qu’un boulanger s’exclamant : mangez du pain.
L’Europe, c’est-à-dire la Zone Euro pour Artus, a une rentabilité des capitaux propres de 10 à 11% tandis qu’elle est de 16 à 17% aux États-Unis qui aspirent 400 milliards de notre épargne chaque année.

Le rendement des capitaux propres est bien plus élevés aux États-Unis qu’en Zone Euro
Et comme les dépenses de R&D sont de plus de 2,5% du PIB aux États-Unis contre un maigre 1,5% en Europe, il suffirait de monter notre R&D et tous nos problèmes seraient résolus.

Les dépenses d’investissement sont également bien plus importantes
Mais nous avons évidemment du retard à rattraper, il ne suffit pas d’une hausse limitée à 1% du PIB et là nos compères Artus et Draghi (déjà dans son rapport de 2023) n’y vont pas avec le dos de la cuillère, ils demandent rien de moins que 4,5% de PIB « pendant de nombreuses années »… Soit près de 800 milliards d’euros… Année après année !
Je dis souvent que notre XXIe siècle est un miroir du XXe, rien de nouveau sous le soleil mais tout à l’envers… Et là encore, nous avons une vieille rengaine retournée comme une crêpe — déjà en 1974, le chancelier ouest-allemand Helmut Schmidt déclarait aussi doctement que faussement au lendemain du choc pétrolier :
« Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ».
Un demi-siècle plus tard, ses successeurs énoncent tout aussi doctement et tout aussi faussement que c’est en fait l’inverse : il faut d’abord investir pour avoir ensuite des profits.
En 1974, le monde n’avait pas encore bien compris dans quelle panade Nixon nous avait entraînés en abandonnant le système de Bretton-Woods. Depuis, l’argent magique s’est ancré dans nos habitudes et l’auto-financement est devenu une hérésie puisqu’il suffit d’imprimer et de tout renvoyer à demain.
Mais voilà, nos banquiers et économistes shadoks tentent depuis 50 ans et le premier choc pétrolier de faire redémarrer l’engrenage vertueux des investissements et des profits — dans un sens ou dans l’autre. Ils n’y arrivent désespérément pas… alors ils pédalent et continuent de pédaler toujours plus fort de peur que s’ils arrêtaient de tourner… Il se passe quelque chose.
Ils veulent plus d’investissement en 1974 comme en 2025… Mais en 2025 :
- l’Europe consacre davantage d’aides publiques à la recherche et l’investissement que les États-Unis, plus encore qu’outre-Atlantique,
- on « flèche l’épargne » là où l’on veut qu’elle aille en Europe et
- si une partie de l’épargne européenne part outre-mer, il nous en reste encore bien plus que l’épargne américaine quasi-inexistante…
Alors quoi ? Si les gouvernements dépensent et flèchent et les ménages épargnent, pourquoi nos entreprises n’investissent-elles pas comme aux États-Unis ?
Eh bien, elles le font en fait… à l’exception d’un secteur et un seul.
Si l’on compare les économies européennes et américaines à l’exception d’un seul secteur, alors l’Europe investit plutôt davantage, croît un peu plus et à des rendements légèrement meilleurs.
Ce secteur qui fait toute la différence, c’est évidemment le secteur des nouvelles technologies avec l’IA en pointe.
90% de l’économie américaine n’a strictement aucun avantage comparatif sur l’Europe. TOUTE la différence et même un peu plus se fait uniquement sur le secteur de la tech.
Pourquoi n’arrivons-nous pas à rattraper notre retard dans le secteur de la tech ?
Pourquoi n’avons-nous pas réussi ce que les Chinois et les Russes ont très bien réussi à faire ?
Pourquoi n’y a-t-il pas de « Google européen » ou de « Facebook » ou de cloud souverain ou de « ChatGPT » (notez que Le Chat de Mistral AI n’est jamais qu’une émanation de Microsoft, au niveau technologique, financier et de l’état-major) ?
Est-ce parce que nous n’avons pas assez investi… par rapport aux Russes ?
Peut-être. Mais ce n’est pas l’essentiel et de loin :
- Pourquoi encore Bruxelles nous a-t-elle interdit de faire de la préférence nationale ou pour le moins européenne en matière de technologie ?
- Pourquoi Bruxelles a-t-elle tué EDF et notre capacité à produire de l’énergie nucléaire décarbonnée ET bon marché ?
- Pourquoi Bruxelles qui se targue d’avoir la législation la plus stricte au monde en matière de protection des données ne l’a-t-elle JAMAIS faite respecter par les groupes américains qui siphonnent l’or numérique de nos données en toute impunité ?
- Pourquoi nos Éducations Nationales respectives ont-elles abandonné leur rôle d’instruction, formation et orientation pour ne faire que de l’églitarisme woke stupide ?
- Pourquoi avons-nous laissé les lobbys américains faire la loi en Europe ?
La vérité est que nous avons une laisse technologique au cou et que cette laisse a été mise par ceux-là mêmes qui se plaignent que nous n’avons pas assez de rentabilité en Europe !
La vérité est que Facebook a été lancé en France en 2008 en pleine crise… crise pendant laquelle notre secteur bancaire tout entier aurait dû faire faillite faute de dollars pour équilibrer ses bilans. Draghi, ex-Goldman et ex-président de la BCE et Artus depuis Natixis savent très bien que les banques européennes, en 2008, ont accepté un sauvetage américain au prix d’une tutelle totale.
En septembre 2008, le premier point soulevé par Ben Bernanke devant le comité directeur de la Fed (FOMC), 3 jours après la faillite de Lehman, ne concerne pas la banque américaine ou ses consœurs mais les banques européennes en détresse pour lesquelles il demande « son bazooka personnel à liquidités » pour les arroser de dollars dont elles ont si âprement besoin.
Ils se foutent de vous dans les grandes largeurs et à chaque problème, ils n’ont qu’une seule solution : Donnez-nous votre argent ! Quand on n’a qu’un marteau, on voit des clous partout.
Ces temps-ci, une nouvelle application de messagerie fait son apparition de manière très prometteuse. Elle s’appelle BITCHAT. Elle a été créée par Jack Dorsey, le fondateur de Twitter (et Square). Son principe et son fonctionnement sont très simples : La messagerie fonctionne par Bluetooth pour être fonctionnelle même en cas de panne réseau et chaque appareil connecté sert de relais pour atteindre d’autres appareils au-delà de la portée de quelques centaines de mètres de votre Bluetooth. Elle est également anonyme.
Cette application n’a pas coûté grand-chose à développer tant elle est simple… Elle est en train d’être rapidement installée par tous ceux qui veulent se protéger un peu de la censure sans qu’il y ait besoin de dépenser des fortunes en publicité… L’idée est certes originale mais en France, nous n’en manquons pas. Oui, mais voilà… Ce qui nous manque, c’est de la volonté politique et entrepreneuriale.
Ce ne sont pas Arnault et son gendre Niel qui vont s’élever contre les États-Unis… Arnault y a bien trop d’intérêts et cela fait 15 ans que Niel veut s’y faire une place. Il en va de même pour tout le secteur du luxe (3 premières capitalisations du CAC40) et des télécoms en France.
De manière générale les groupes français ont bien trop d’intérêts aux États-Unis pour risquer quoi que ce soit qui puisse fâcher Oncle Donald… Arnault mais aussi Saadé et bien d’autres chefs d’entreprises se sont rués aux États-Unis pour y promettre des dizaines de milliards d’investissements.
Mais ce sont les épargnants le problème et les salariés qui sont trop payés ?
Tout ceci n’est pas sérieux.
Quand bien même nous arrivions à consacrer 6% de notre PIB à la R&D et l’investissement, vous pouvez être sûr que ces investissements traverseraient immédiatement l’Atlantique, pas parce qu’il y est mieux rémunéré, mieux traité qu’en Europe mais parce que nous ne sommes plus qu’une colonie des États-Unis et nos prétendues élites sont nos contremaîtres.
Il n’est pas sérieux de confier nos épargnes à ces gens-là.
La première chose à faire pour reprendre une économie en main est de s’attaquer à la question énergétique. Si les choix collectifs de la France et de l’Europe sont insensés, vous n’avez pas à les imiter. Nous sommes à la veille d’un nouveau choc pétrolier. Alors que Trump pousse l’Amérique et le monde entier à sortir le plus de pétrole possible, nous avons touché un pic pétrolier qui nous renvoie à la veille de 1973.
Depuis son sommet de mars 2022 à 130 $, le pétrole a perdu la moitié de sa valeur.
La fin de cette spirale baissière semble avoir été sonnée aujourd’hui, lundi 12 août.
Cela ouvre une TRÈS grosse opportunité — de +100 à +400% à horizon 3 ans — sur cet actif mal connu, mal compris et mal aimé qu’est le pétrole.
C’est pourquoi je vous invite à une conférence spéciale sur le sujet ce soir, mardi 12 août à partir de 20 h : La conférence est accessible gratuitement sur inscription EN CLIQUANT ICI.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle
Sources :
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
J’ai écrit un article complet sur L’unique avantage de l’économie américaine sur l’Europe
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À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle