Ce qui reste quand plus rien ne subsiste

23 07 2019
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Mon cher lecteur,
 
Imaginez vos économies rassemblées en billets de banque, différentes coupures, différentes devises. Vous remplissez avec 5 gros bocaux de verre et les enterrez dans votre cave.
 
50 ans plus tard, vos petits-enfants déterrent vos bocaux. Ils sont émerveillés. Ils regardent les chiffres danser, ils comptent sur leurs doigts, ils étalent les billets en parfait état. Il y a peut-être 10 000€, 100 000€, plusieurs millions de l’époque peu importe, ils viennent de découvrir un trésor inestimable
 
Ils vont montrer quelques billets à la banque. Ceux-ci n’ont plus cours, le banquier les envoient au guichet de la Banque de France : Elle reprend les anciens billets en euros à leur valeur faciale mais en 50 ans d’inflation, vos billets ont perdus 90% de leur pouvoir d’achat. Comme l’argent liquide n’a plus cours depuis déjà 20 ans, elle vous fait un virement sur votre compte moins les 70% de taxes et impôts à la source selon la législation en vigueur. Pour les autres devises, il n’y a rien à faire à part aller se présenter dans les banques centrales de tous les pays concernés.
 
Chez le numismate, ce n’est pas beaucoup mieux, seuls quelques billets ont une « valeur de collection ». Il veut bien vous donner 3€ pour chaque billet de 500€. Un billet de 20€ a un numéro de série particulier, vouis en obtiendrez 50€.
 
Le trésor gardera sa valeur sentimentale, mais vous ne ferez pas bouillir la marmite avec, sauf peut-être à utiliser vos billets comme allume-feu.
 
Il y a quelques mois, au bord des eaux turquoises du lac Balaton en Hongrie, un couple qui faisait des travaux dans sa maison a découvert 5 gros bocaux de verre.
 
Ils ne contenaient pas de billet de banque mais près de 3 000 pièces d’or de tous les pays et de toutes les époques, de l’ère romaine jusqu’au XXe siècle.
 
Ce trésor n’appartenait pas à leurs grand-parents mais à une famille juive qui enterra sa fortune pendant la guerre et dont on cherche aujourd’hui les descendants. Peut-être ne seront-ils jamais retrouvés, mais ce patrimoine, lui, a passé l’épreuve du temps.
 
En attendant, le trésor est exposé au musée de la ville. 
 
Je ne connais pas la valeur du trésor, mais je sais que son pouvoir d’achat aujourd’hui est 3 fois supérieur à celui de 1940-1945, peut-être un peu moins, les chiffres d’inflation sont sous-évalués il n’empêche : à long terme votre patrimoine aurait été pratiquement détruit en billets de banques, il aurait été multiplié par 2 ou 3 en or.
 
Sauf exception, un billet de banque garde sa valeur quelques dizaines d’années au mieux. Une pièce d’or de 2 000 ans, au-delà même de sa valeur de collection n’a rien perdu de sa superbe.
 
Bien évidemment, vous n’achetez pas votre baguette de pain en pièces d’or ces jours-ci, ni même une maison. Alors je vous propose de vous poser cette question simple : quelle est la part de votre patrimoine que vous voulez assurer à long terme contre les pires maux et les pires crises ?
 
Qu’est-ce qui doit rester quand plus rien ne subsiste ? Selon votre situation et votre tempérament, la réponse devrait tourner entre 5 et 20%.
 
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle

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