La garantie des dépôts est la ruine garantie

02 04 2023
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Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
Il n’y a pas plus de garantie des dépôts en France que de bancs de poissons panés dans les filets des pêcheurs.
 
Dans le grand océan financier, les garanties de dépôts sont une espèce qui n’existe pas plus que les poissons panés dans l’Atlantique Sud.
 
Une loi pourrait bien vous affirmer du contraire que cela ne changerait rien à l’affaire. Tout un aréopage de gens très savants décriraient-ils avec force détails les particularités du Panem Piscicorium Findus qu’ils n’y trouveraient que le ridicule et la déchéance… En tout cas auprès de quiconque a mis un jour un masque et un tuba.
 
Mais pour quelqu’un qui n’a pas plus mis la tête sous l’eau que dans un livre d’anatomie ? Si vous n’êtes jamais sorti du bitume et du divertissement permanent des écrans : Un poisson pané ne pourrait-il pas être pêché tel quel ?
Et vous mon cher lecteur, avez-vous déjà plongé dans l’eau trouble des banques et du système financier ?
 
La mauvaise farce de la garantie des dépôts est une évidence pour toute personne s’étant un jour intéressée au sujet et nous ne savons plus qu’en rire pour éviter d’en pleurer.
 
Je dois pourtant observer que nous sommes nombreux à prêter plus de pouvoir à cette incantation que nous ne le voudrions nous-mêmes.
 
Pire, nous refusons d’admettre l’évidence : La garantie des dépôts n’est rien d’autre qu’un piège à déposant, un leurre de stabilité dans un océan de pourriture financière ; on vous montre Dorian Gray plutôt que son portrait.
C’est l’erreur des gens trop rationnels que d’ignorer la force de l’incantation.
 
 
 
La belle sérénade des joueurs de flutes…
 
Vos dépôts en banque sont légalement assurés à hauteur de 100 000 €, 200 000 € pour un couple. Cette garantie s’applique non pas à chaque compte mais chaque établissement bancaire.
 
Cette garantie couvre les comptes courants, livrets et plans d’épargne. Elle est relevée jusqu’à 500 000 € pour dépôts exceptionnels (vente d’un appartement, etc.).
 
Notez que les livrets A, développement durable et d’épargne populaire, sont directement garantis par l’État, aussi à hauteur de 100 000 € et indépendamment de la garantie des dépôts.
 
Cette garantie est complétée par une garantie de 70 000 € (140 pour les couples) sur les titres financiers : actions, obligations, parts de SICAV ou FCP, PEA… Ainsi que d’une garantie sur les cautions.
 
Ces garanties sont couvertes par le fameux Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution ou FGDR créé en 1999.
 
Les 472 établissements bancaires actifs en France et adhérents au FGDR abondent ce fonds et en assurent la gestion.
 
Cela signifie que 472 banques se cotisent chaque année pour alimenter le fonds selon des modalités définies par l’Autorité de Cotrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR).
 
 
 
… Vous emmène vers votre ruine
 
L’ACPR ainsi que sa Direction de la Résolution est présidée par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, ancien de la BNP flanqué Jean-Paul Faugère issu, lui, de CNP Assurances. La consanguinité est totale entre les banques et ceux qui les régulent.
 
Si une banque fait faillite, on puise dans ce fonds pour indemniser les déposants sous 7 jours ouvrés à partir de la perte d’accès au compte (et 3 mois pour les titres financiers).
 
Au 31 décembre 2021, le fonds de garantie des dépôts est assis sur un « matelas » de 6,1 milliards d’euros aussi confortable qu’un sac de clous sur une chaise en bois.
 
Notez que c’est encore généreux comparé aux 171 millions affectés à la garantie des titres. Nous atteignons là le stade du petit enfant qui veut vous aider à acheter une maison en cassant sa tirelire de pièces jaunes.
 
Qu’est-ce que c’est 6 milliards ?
 
6 milliards font 2,5 % des 235 milliards de dépôts à la Société Générale, la plus faible de nos grandes banques.
 
Soyons généreux et imaginons que les dépôts de moins de 100 000 € ne représentent que 10 % des encours… Cela signifie que vous pourriez espérer récupérer 25 % de vos dépôts. 2500€ sur 10 000 à la banque. Et encore le fonds abondé depuis un quart de siècle serait-il vidé d’un coup.

 
Si c’était la BNP qui venait à défaillir, le fonds ne couvrirait pas plus de 0,6 % des dépôts. Peut-être de quoi couvrir 5 % de vos dépôts.

Mais en pratique cela ne fonctionne même pas.

 
 
La limite des 100 000€ ne vaut rien
 
Il N’est PAS possible de n’assurer QUE les dépôts en dessous de 100 000 €.
 
Nous en avons eu la preuve avec la mise sous séquestre de Silicon Valley Bank.
Aux États-Unis, la garantie des dépôts se monte à 250 000 $. Les Américains ayant à gérer eux-mêmes leur capital retraite, il n’est pas illogique que la garantie y soit plus importante qu’en France.
 
Dans le cas de SVB, 85 % des dépôts dépassaient cette limite et n’étaient donc pas assurés. Les gros déposants auraient dû assumer leurs pertes.
 
Pourtant, le Trésor, la Fed et la FDIC en ont décidé autrement. Ils ont déclaré la SVB « systémique » pour lever ce plafond, garantir la totalité des dépôts et payer un coût stratosphérique entre 50 et 150 milliards de dollars — qui finira bien plus proche des 150 milliards sauf à ce que les taux rebaissent drastiquement très prochainement.
 
La SVB avait moitié moins de dépôt que la Société Générale et un bilan autrement plus sain.
 
Mais avec 6 milliards de fonds de garantie… Vous seriez en sécurité ? Et la marmotte met le chocolat dans le papier d’alu.
 
SVB avait le bilan d’une grosse branche régionale du Crédit Mutuel : L’inverse d’une banque systémique. Pas de portefeuille de dérivés démesuré, pas d’investissement pourris sauf à considérer des Bons du Trésor comme du super spéculatif…
 
La SVB était une banque régionale à l’activité bien pépère et similaire à celle de milliers d’autres…
 
C’est pour cela que les autorités n’ont pas eu le choix que d’assurer la totalité des dépôts. En cas inverse, tout détenteur d’un compte de plus de 250 000 $ dans une banque régionale, c’est-à-dire la grande majorité des dépôts de ces institutions, se serait dépêché d’écrémer tout ce qui dépasse cette limite pour l’envoyer vers d’autres banques, en particulier les géants de Wall Street réputés « Too Big To Fail ».
 
Cela aurait engendré une panique bancaire sur le réseau entier des banques régionales et ce problème-là rend presque douce une facture de 150 milliards.
 
 
 
L’échec prévisible et prévu des solutions après 2008
 
Quelle ironie ! Ce système de garantie, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a été bâti après 2008 pour soi-disant mettre fin au chantage des Too Big To Fail : Plus jamais disaient-ils ! Plus jamais les banquiers véreux ne prendraient-ils en otages leurs clients.
 
Ces politiques dont les garanties de dépôts sont un volet important produisent l’effet inverse de celui — officiellement — recherché : Nous assistons au retour en force de ces dinosaures trop gros pour défaillir… Mais désormais trop gros également pour survivre. 
 
Si demain vous laissez une banque française défaillir et annuler tous ses dépôts au-delà de 100 000 €, vous aurez un problème autrement plus grave car non seulement la même panique bancaire surgira mais elle dépassera les frontières françaises et les liquidités sortiront massivement du territoire pour aller se loger au Luxembourg, en Suisse, à Londres et ailleurs mettant en danger la survie même du système bancaire européen et de l’Euro.
 
Les 6 milliards du FGDR font figure de poussière de confettis à côté des 2 700 milliards de dépôts en France.
 
 
 
La garantie des dépôts garantit votre ruine
 
Non seulement vous ne pouvez pas vous contenter de garantir uniquement les dépôts inférieurs à 100 000 € mais c’est même l’inverse qui se produit dans les faits : Lors de la crise chypriote, les grands — en particulier russes et britanniques — ont été mis au courant avant le gel des actifs et ont pu éviter d’être touchés par la crise.
 
De même lors de la panique de SVB, les plus gros sont sortis avant la mise sous séquestre et ont laissé la crise aux petits et moins gros qui n’avaient pas accès à l’information en avance.
 
Vous pourriez m’opposer que le FGDR insiste sur le caractère préventif de sa mission.
 
La First Republic Bank qui gère 215 milliards de dépôts — environ autant que la Générale — eu besoin de 30 milliards préventivement pour rester à flot !
 
Les 6 milliards de fonds propres du FGDR pourraient être augmentés de crédits et de contributions exceptionnelles des banques adhérentes comme dans le cas de First Républic. Après tout, la Fed a bien prêté 142 milliards à la FDIC pour SVB.
 
À ce stade, force est de constater que non seulement la barre des 100 000 € et 250 000 $ est inopérante mais tout l’édifice est caduc et la mise sous séquestre de SVB ne se serait pas passée différemment si la FDIC n’avait pas existé.
 
Voilà pourquoi j’estime que ces garanties n’ayant aucun pouvoir effectif n’ont pas d’autre résultat que de piéger les dépôts par l’illusion de la sécurité.
 
Cela fait l’inverse de ce que cela prétend.
 
 
 
Qu’y faire ?
 
Et nous ? Que devrions-nous faire de cette analyse ?
 
Débancariser bien sûr, mais comment ?
 
Vous connaissez mon goût très modéré pour les postures millénaristes de mort imminente, de grand soir qui pointe. Non seulement ne connaissons-nous ni le jour, ni l’heure, mais l’alternative à l’effondrement reste à mon avis plus probable et plus dévastatrice, produisant les mêmes effets mais à bas bruit, comme la grenouille dans le pot d’eau chaude.
 
De même, l’idée de vider ses comptes d’un coup, pour autant que cela soit possible, est une idée saugrenue.
 
Reprendre notre indépendance du système financier est une tâche rude et de longue haleine.
 
Déjà les taux bas vous ont privés de 400 et quelques milliards d’intérêts envolés. Déjà les taux négatifs vous ont été prélevés indirectement via des frais abusifs alors qu’il ne coûte presque plus rien de fournir un service bancaire de base. De manière plus vicieuse encore, les politiques monétaires vous ont floués en tassant les revenus du travail, en gonflant les prix immobiliers…
 
Cela fait plus de 20 ans que votre capital en banque subit une corrosion plus qu’inquiétante. Tout peut bien s’effondrer demain, tout peut aussi continuer, les taux peuvent — et risquent fort — de retourner en territoire négatif et profondément négatif, augmentant encore la corrosion : C’est la grande invention du capital biodégradable dont la puissance sera décuplée par l’Euro numérique qui permettra un contrôle complet sur votre compte qui pourra bien être crédité de sommes faramineuses sans que vous puissiez en jouir.
 
N’oubliez pas que vous êtes tenu aux deux bouts de la chaîne par les revenus que vous touchez et les impôts que vous devez.
 
La débancarisation est un défi immense qui remet en cause jusqu’à votre lieu de vie : La campagne se prête infiniment mieux à cette ascèse bancaire.
 
Biens sûr, avant cela, il y a l’investissement en or physique et cryptomonnaies, l’investissement direct dans tout ce qui VOUS rend autonome et l’appareil productif local, tout ce qui rend autonome votre pays, au sens ancien du terme.
 
Il ne s’agit pas de faire un coup d’éclat, il ne s’agit même pas de mettre un grand coup de torchon sur cette élite consanguine de banquiers, administrateurs et politicards gluants… Non, il s’agit de changer nous-mêmes, de nous endurcir.
 
Dans tous les cas, votre argent est une chose bien trop grave pour être confiée à un
banquier. Si vous souhaitez aller plus loin, j’édite une lettre d’investissement pour vous accompagner dans cette démarche. Cliquez ICI pour en savoir plus.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle
 
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
 
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
 
J’ai écrit un article complet sur La garantie des dépôts garantit surtout votre ruine
 
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À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle


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