« Le virus n’est rien, le terrain est tout »

25 02 2020
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Mon cher lecteur,
 
Les bourses s’enfoncent dans la crise sous couvert de coronavirus.
 
Elles doublent leurs pertes d’hier à Wall Street avec -7,5% pour le Dow Jones et -6% pour le S&P500.
 
La volatilité s’envole aujourd’hui (VIX) laissant s’installer un climat baissier… Malgré les déclarations plus qu’ultra-accomodantes des banques centrales.
 
Et je maintiens mon analyse : d’un point de vue économique, le coronavirus n’est qu’ un révélateur des faiblesses de nos économies et plus généralement de nos sociétés.
 
Quelle n’a pas été ma surprise en découvrant aujourd’hui ce texte remarquable de Xavier Bazin :
 
C’est à mon avis la meilleure analyse sur le danger réel du virus et Xavier Bazin y développe la thèse du Dr Béchamp, contemporain de Pasteur qui dît de lui :
 
« Béchamp avait raison, le microbe n’est rien, le terrain est tout ».
 
Le terrain ? Xavier Bazin explique avec une grande clarté que la santé générale d’une population (le terrain) importe sans doute plus que le virus lui-même : ce n’est pas pour rien que la grippe espagnole sévit à la fin de la Première Guerre mondiale sur des populations affaiblies par la guerre et ses privations.
 
Ce n’est pas non plus pour rien que le coronavirus est bien plus létal sur les Chinois à majorité fumeurs et très exposés à la pollution que dans le reste du monde.
 
Le virus révèle au niveau microscopique les faiblesses de notre organisme comme il révèle les faiblesses de nos sociétés au niveau macroscopique et économique.
 
L’épidémiologiste Luc Périno souligne d‘ailleurs que :
« Un virus n’a pas intérêt à tuer son hôte car, en le tuant, il disparaît aussi. Les médias, qui ne s’intéressent qu’aux pics, ne parlent plus du Sras ni du Mers, mais ils sont toujours actifs. »
 
Nous avons donc des raisons sérieuses de ne pas surestimer l’ampleur de cette crise.
 
Et pensez bien que ce que je vous dis, les autorités le savent encore mieux que moi.
 
Alors pourquoi cet emballement médiatique et ce soudain décrochage boursier ?
 
Les signaux sont nets, il y a de la panique au sommet : 
  • panique politique (à Paris la passe d’arme entre Buzin et Hidalgo sur le virus est plus que déplorable),
  • panique économique et
  • panique monétaire.
 
C’est que nous sommes extraordinairement fragiles sur tous ces plans.
 
Nos sociétés ne font plus « corps ». Nos économies n’ont plus aucune résilience et nos monnaies ne sont plus que des totems qui ne tiennent qu’à la facilité et à l’aveuglement collectif.
 
Je lisais hier dans Les Échos que « l’Europe tente d’endiguer la crise sans rétablir de contrôles aux frontières » suivi immédiatement de cette phrase : « les Européens tentent de s’organiser sans céder à la panique ».
 
Quel étrange parallèle entre « le contrôle aux frontières » et la « panique ».
 
Le même raisonnement a été tenu il n’y a pas si longtemps avec la peste porcine lorsque l’OMC a interdit les embargos sanitaires sur la viande de porc. Résultat, un quart du cheptel mondial de porc a dû être abattu créant une pénurie de protéines qui s’installe pour longtemps (le prix du porc en France a bondi de 50% alors que nous n’avons pas été touchés).
 
Je ne doute pas de la difficulté à apporter la bonne réponse à la crise du coronavirus et je ne doute pas non plus de notre échec si nous restons aveuglés d’idéologie néolibérale au détriment de l’efficacité et de la lucidité.
 
Après tout, rétablir des contrôles aux frontières n’a rien de scandaleux et l’on pourrait bien se souvenir de certaines vertus oubliées de cet exercice fondamental de notre souveraineté. C’est peut-être cela qu’ils craignent.
 
Nous pourrions estimer collectivement que le coronavirus n’est pas différent de la grippe saisonnière et ne rien changer à nos habitudes. Nous pourrions au contraire choisir de prendre des mesures de précautions et nous protéger préventivement. Je ne crois pas qu’un choix soit meilleur que l’autre ou en tout cas, que nous ayons les éléments pour trancher avec certitude.
 
Mais quelle étrange façon de laisser nos frontières ouvertes tout en laissant s’installer un climat médiatique si anxiogène :  nous avons le pire des deux choix mais de choix nous n’en avons eu aucun tant nos dirigeants ont perdu pied avec la réalité.
 
Nous observons dans cette crise un bouquet de réactions pathologiques qui accompagnent généralement les grandes crises sanitaires de notre histoire (par exemple la grande peste de 1720 à Marseille).
 
Notre chance est que le coronavirus ne soit pas plus mortel.
 
Notre malheur est que nous ne sachions réagir face à ce risque… Alors que cette partie, elle, est entre nos mains.
 
Face à l’effondrement de nos structures politiques et sociales, le salut de l’investisseur se trouve dans le local et l’inaltérable, dans l’investissement de proximité et dans l’or, qui sont deux piliers de longue date de Risque & Profit que je vous invite à découvrir en cliquant ICI.
 
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle


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