La Fin de la Bagnole

25 09 2025
Partager l'article

 
 Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
En l’an 2000, la France produisait près de 3 millions de voitures.
 
Depuis le COVID, nous n’arrivons plus à en produire 1 million par an.
 
Pour ma part, je n’ai aucune sensibilité pour les voitures au-delà de leur utilité de chariot à moteur. Je ressens une vague angoisse à l’idée que des générations d’ingénieurs emploient leur temps et leurs talents à industrialiser la courbure d’un phare, le clic d’un commodo ou le son d’une porte qui se ferme.
 
Je ne verrai aucun inconvénient à ce que nous arrêtions de fabriquer des voitures… Si nous arrêtions de les utiliser au même rythme, que nous étions capables de nous déplacer autrement et que d’autres pans de l’économie prenaient le relais. Ce n’est évidemment pas le cas et c’est encore bien pire.
 
En l’an 2000, nous exportions pour 11 milliards d’euros de voitures… et cela nous coûte 15 milliards en importations aujourd’hui.
 
Ce sont 26 milliards d’euros en moins dans notre économie, de salaires, impôts et taxes afférents, factures fournisseurs, emplois indirects… investissements et autres.
 
Pas de problème de retraite, pas de taxe Zucman, pas de Nicolas qui paie, bien moins de problèmes d’intégration et d’immigration si nous n’avions pas arrêté d’être productifs depuis 50 ans.
 
En revanche, les groupes mondialisés français et européens ont vu les marges se redresser, de 5 à 9% et les cours de Bourse s’envoler (l’ETF du secteur automobile européen Stoxx Europe 600 a été multiplié par 4 depuis 2010).
 
Évidemment que le capital se gave pendant que le travail en bave.
 
Plus d’un million d’emplois industriels ont été détruits depuis l’an 2000 et à plus long terme, l’augmentation du travail des femmes a été compensée… par la baisse du travail des hommes. Il manque 10% d’hommes au boulot en FranceQui en parle ?
 
Actifs occupés hommes et femmes
 
Nous touchons ici une racine du mal : Nous ne produisons pas assez et nous ne distribuons pas assez de salaire productif. Et ce ne sont malheureusement pas les emplois d’aide à la personne indispensables mais dépendants des deniers publics ou de cadres intermédiaires à l’utilité contestable qui compensent ces pertes.
 
Nous pourrions persifler qu’une partie des femmes ont été « libérées » de leur foyer pour refaire les mêmes tâches anonymement et à la chaîne dans des crèches, maisons de retraite, cantines… On leur ôte jusque’à leurs titres et dignités, ce désormais des « aidants » et « soignants » que l’on ne sait plus définir autrement que par une vague fonction sans compétence, impersonnelle et substantivée.
 
Si l’État n’avait pas massivement compensé ces pertes par la dette, nous nous serions appauvris et aurions été obligés de nous adapter… À la manière de l’Italie, de l’Espagne ou de la Grèce que l’on nous montre en exemple aujourd’hui en oubliant l’appauvrissement radical imposé par Bruxelles, la BCE et les politiques d’austérité après 2010.
 
Mais les subsides de l’État, loin d’être éternels, sont biodégradables dans l’inflation et les ventes de voitures en déclin jusqu’au COVID sont en débandade depuis : Il se vend 1/3 de voitures neuves en moins qu’en 2019.
 
Je trouve la destruction de notre industrie automobile encore plus dégueulasse quand on y regarde d’encore plus loin.
 
Car avant d’être détruite, cette industrie a été gonflée de subventions et incitations.
 
J’ai déjà publié ICI ce chapitre de L’Économie du Diable d’Alfred Sauvy de 1976 au nom évocateur : « Les maisons paient pour les voitures ».
 
Il y a 50 ans déjà, Sauvy déplorait que l’on taxe abusivement le logement pour subventionner la voiture. Il faisait le constat qu’en renchérissant les coûts de l’immobilier on éloignait les ouvriers et employés des centres économiques… Qui devaient alors s’équiper de la sacro-sainte bagnole pour se rendre au boulot.
 
On a créé ainsi, à force de politiques publiques délibérées, d’interminables banlieues aux pavillons sans âme et après y avoir parqué la population, on s’apprête à les y enfermer en les privant de leur voiture… sans que le logement redevienne abordable.
 
Comment s’étonner que les caves se rebiffent ?
 
C’est ce que l’on appelle un grand coup d’accordéon. Une grande couillonnade.
 
Pendant ce temps, les héritiers Peugeot ont bien vu le vent tourner : ils diversifient à tout va dans l’Immobilière Dassault (2016) ou dans Rothschild & Cie (2023).
 
Mais nous nous retrouvons à payer les ravages de la voiture électrique.
 
Les plus naïfs qui ont acheté leur petite citadine 3 fois son prix pour qu’elle soit électrique se retrouvent coincés et ne peuvent plus les revendre faute de preneur. J’ai été estomaqué de lire le cas d’une jeune femme échouant à revendre une Fiat 500 électrique achetée… 40 000€… pour un pot de yaourt !
 
Mais même les résistants de la thermique sont pénalisés par la catastrophe de l’électrique et voient le marché de l’occasion s’envoler faute de voitures neuves accessibles.
 
Autre clou dans le cercueil : l’inflation post-COVID a encore éloigné les travailleurs de leurs emplois et plus personne ne veut abandonner son télétravail pour penduler péniblement.
 
Résultat : les cadres au travail à distance connaissent leur plus grosse perte de pouvoir d’achat depuis la Seconde Guerre mondiale tandis que les employés, ouvriers et mécanos obligés de pointer tous les jours prennent une revanche relative avec des salaires qui résistent mieux à l’inflation.
 
En attendant que les robots entretiennent et réparent votre voiture comme un mécano, le prix de la main-d’œuvre augmente.
 
Entre la hausse des prix des pièces et celle de la main-d’œuvre, le prix de l’entretien et de la réparation automobiles explosent 2 fois plus vite que l’inflation.
 
IPC réparations automobiles
 
Cela entraîne une hausse des coûts d’assurance… Mais comme les assureurs n’arrivent pas à suivre, ils se mettent à faire pression sur les garages jusqu’à en racheter certaines chaînes (comme Mondial Pare-Brise par la MACIF) afin d’en contenir les coûts…
 
Dernier clou mais non des moindres : nous avons la chance d’avoir un pétrole bon marché en ce moment… Mais vous savez, cher lecteur du Sans Costume, que cela ne va pas durer éternellement ni même longtemps.
 
Les baisses actuelles d’immatriculation en France ne sont pas passagères.
 
Achat, entretien, assurance et bientôt essence… une part toujours plus importante de la population ne pourra bientôt plus se payer sa voiture et nous nous enfonçons dans la pauvreté.
 
Un demi-siècle d’abandons, mensonges, médiocrités et vilénies nous ont emmenés dans la situation actuelle. Nous avons levé un tout petit coin de voile sur ces arrangements mortifères.
 
Tout ce qui a été tricoté peut être détricoté. Mais un demi-siècle ne s’efface pas en 5 ans. Rien de sérieux ne peut être entrepris à moins d’une génération. 20 ans au moins, voilà l’horizon et nous vivons dans un monde où rien ne peut être entreprise à plus de 3 ans…
 
Notre premier enjeu est de nous réconcilier avec le temps long.
 
Le plus probable est que cette réconciliation ne puisse se faire sans un effondrement préalable de type soviétique selon l’adage : Il faut que cela empire (considérablement) avant de pouvoir aller mieux.
 
L’alternative serait d’arriver à nous remettre au travail, productif, non pas plus longtemps mais plus nombreux et de la même manière de pouvoir remettre le capital au travail, le faire sortir de l’immobilier, de Jersey, des fondations… pour lui aussi se remettre au service de la reconstruction.
 
Cela semble compliqué sans frontières et avec Bruxelles au-dessus de nos têtes, cela demanderait des sacrifices stratégiques et un jeu d’alliances renouvelé au sein même de l’Europe et en dehors.
 
Il nous faudrait sans doute aussi faire une révolution politique. À lire Christophe Guilluy qui observe la recomposition populaire et le temps à venir des gens ordinaires… Ce n’est peut-être pas si loin.
 
Il s’agit d’être visionnaire et opportuniste et de ne pas attendre que d’autres le soient pour nous.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle
 
PS : Visionnaire et opportuniste est aussi notre positionnement sur l’Intelligence Artificielle dont les enjeux dépassent de très loin les lignes de codes d’informaticiens-fous, cliquez ICI pour découvrir les enjeux cachés de la grande révolution de l’IA.
 
 
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
 
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
 
J’ai écrit un article complet sur La Fin de la Bagnole
 
Cet article est le premier que vos recevrez, IMMÉDIATEMENT en vous inscrivant à L’investisseur sans Costume. Ce service est entièrement GRATUIT, il vous suffit d’inscrire votre adresse email ci-dessous et de cliquer sur Je m’inscris (cela marche aussi si vous êtes déjà inscrit mais souhaitez recevoir l’article) :
 
 

 

 
Je vous garantis la confidentialité complète de vos données personnelles. Elles ne seront jamais ni échangées avec des organismes tiers ni commercialisées à votre insu.
 
L’Investisseur sans costume est un service proposé par Pando Éditions, maison d’édition indépendante spécialisée dans l’économie et la finance, que je dirige.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle


Partager l'article