Résistance de la voiture à essence : La déroute en chantant de la Commission

17 12 2025
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Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
3 ans : C’est ce qu’il aura fallu pour abandonner la folie de remplacer complètement nos bagnoles à essence.
 
Il en faudra moins pour mettre à la poubelle le nouveau cadre proposé par la Commission Européenne pour l’industrie automobile.
 
1984 dans le monde réel : Même la déroute est une victoire pour ces gens-là 
Ça ose tout et c’est à ça qu’on le reconnaît… La Commission a présenté hier son plan d’action pour l’avenir du secteur automobile sobrement intitulé :
 
« La Commission stimule la compétitivité mondiale de l’industrie automobile européenne »
  
Le nombre de voitures produites dans l’UE a été divisé par 2 en 25 ans. Il s’effondre littéralement depuis 2022 et la décision à Bruxelles d’imposer le tout électrique pour 2035. Pour vous donner un ordre d’idée, le déclin est désormais 3 fois plus rapide qu’avant le COVID !
 
Rien qu’en 2024, la production a baissé de 6,2 % en volume : C’est pour cela que les constructeurs ont tiré la sonnette d’alarme à Bruxelles.
 
L’UE est en train d’asphyxier l’industrie automobile européenne mais dans toutes ses communications, elle « stimule la compétitivité », elle « fixe le cap », elle apporte de la « résilience »…
 
C’est le même mécanisme que les rations de chocolat chez Orwell dans 1984 :
« Apparemment, il y avait même eu des manifestations pour remercier Big Brother d’avoir augmenté les rations de chocolat à vingt grammes par semaine. Mais hier seulement, songea-t-il, il avait été annoncé que les rations seraient réduites à vingt grammes par semaine. Était-il possible qu’ils avalassent ça, après seulement vingt-quatre heures ? » 
Cela n’en reste pas moins un petit tremblement de terre à Bruxelles : Le sacro-saint objectif du tout électrique pour 2035 vient d’être abandonné.
 
Il est immédiatement suivi d’une réplique aussi forte. Pour la première fois, Bruxelles introduit une préférence européenne sans ambiguïté, finalement un « made in EU ».
 
 
L’épee en mousse des « super crédits » : La Commission envoie les constructeurs au casse-pipe sur les citadines électriques…
Dans le détail, le 100 % électrique s’est transformé en 90 % de baisse des émissions pour laisser une place aux véhicules hybrides et à quelques thermiques.
 
En particulier, la Commission prévoit de favoriser les petits véhicules électriques européens en distribuant des « super crédits ». En gros, il vous faudra vendre plein de petites voitures électriques « made in EU » pour avoir le droit de vendre des thermiques et des hybrides.
 
C’est une manière de faire subventionner les petites citadines électriques par les acheteurs de voitures thermiques et hybrides.
 
Au-delà de la manipulation de marché, cette mesure est particulièrement vicieuse car notre retard sur ce segment est béant. Une simple mesurette administrative ne permettra de compenser un coût de fabrication deux fois plus élevé en Europe qu’en Chine. La Commission force son industrie à se mettre en concurrence immédiate sur un segment perdu d’avance à court terme.
 
Cela commence bien.
 
La Commission continue de creuser le retard stratégique 
Second constat, nous avons au grand minimum trois ans de retard : Au moment où la Commission imposait le 100 % électrique en 2022, la Chine prenait le virage de l’hybride.
 
Les voitures électriques représentent désormais la moitié des nouvelles immatriculations en Chine partagées également entre hybride et 100 % électrique mais désormais la progression de l’électrique en parts de marché se fait quasiment uniquement sur les hybrides.
 
Aussi le choix que vient de faire l’UE n’est qu’un petit pas en arrière, très en retard, sur la réalité du marché… En 2022.
 
Et cela pose deux énormes problèmes :
  • La situation a considérablement évolué depuis 2022 et…
  • La Commission a laissé un méchant cheval de Troie dans son nouveau cadre réglementaire.
Commençons par le Cheval de Troie.
 
LE CHEVAL DE TROIE : Forcer l’électrification des véhicules de société 
Les véhicules de société représentent 60 % des immatriculations de voitures neuves et 90 % des camionnettes, ce n’est pas une paille.
 
La Commission prévoit de fixer des objectifs nationaux de véhicules électriques dont une partie en 100 % électrique.
 
Passons sur la rupture d’égalité devant la loi entre les États… L’idée est de laisser un peu plus de marge aux pays moins développés. N’y voyez pas une fenêtre d’opportunité pour la France, nous prendrons le maximum.
 
Attention donc, les folies électriques de l’Europe peuvent revenir par la fenêtre des véhicules d’entreprise.
 
En forçant l’adoption de l’électrique sur les véhicules de société, vous forcez indirectement cette adoption générale puisque ces véhicules se retrouvent ensuite sur le marché de l’occasion.
 
Problème : Le grand public rechigne à passer à l’électrique. Que se passera-t-il quand les flottes d’entreprises ne trouveront pas preneur sur l’occasion et en particulier les modèles 100% électriques ?
 
Made in EU : La préférence germanique maquillée sous le maquillage européen 
C’est aussi sur ces flottes d’entreprises qu’arrive la préférence européenne : Les aides publiques pour aider à l’adoption de l’électrique seront soumises à la préférence européenne.
 
Cette mesure de préférence européenne va dans le bon sens mais elle pose le même problème de concurrence vis-à-vis des chinoises. C’est un sujet à suivre, notamment notre capacité à tenir cette ligne vis-à-vis de nos « partenaires » internationaux.
 
Pour nous français c’est d’ailleurs une préférence à double-tranchant : La France n’arrive pas à combler son retard sur l’électrique et la made in EU risque fort de se transformer en made in Germany et Europe centrale. 
 
Mais tout ceci est encore bien faible par rapport à l’éléphant dans la pièce : Nous ne sommes plus en 2022 et cet assouplissement tardif oublie complètement la nouvelle situation : Nous n’avons pas les capacités électriques suffisantes en Europe. Ni même en Chine d’ailleurs.
 
Ce n’est pas le courant qui manque : Le problème à 1 000 milliards des réseaux électriques
2 « petits » événements se sont produits depuis 2022 : Le conflit ukrainien et en particulier l’explosion de Nordstream II et la fin de l’approvisionnement de l’Europe par les gazoducs russes… Et le développement de l’IA qui exige des capacités électriques très importantes.
 
C’est ainsi que l’on se retrouve aujourd’hui avec un prix de l’électricité 1,5 à 2 fois plus cher qu’en 2021… Qui est produite la moitié du temps par du charbon ou du gaz de schiste américain en Allemagne.
 
Un jour comme aujourd’hui, nuageux, froid et sans vent… une Tesla sur les routes allemandes roule au charbon.
 
Évidemment, le problème est un peu vicieux. Il ne se pose pas en production pure : Les folies éoliennes et solaires nous ont donné des capacités de production suffisantes… Non, le problème est d’acheminer cette électricité au moment et à l’endroit où elle est nécessaire. Et cet enjeu est bien plus complexe que de la « simple » production.
 
Il s’agit non seulement de relier mais d’acheminer et d’équilibrer en permanence tout le réseau. C’est ainsi que l’on se retrouve avec la panne géante en Espagne parce que les panneaux solaires allemands et espagnols produisaient TROP à un moment où l’on n’en avait pas besoin.
 
Pour le coup, cela exige des investissements massifs dans nos réseaux… Que nous commençons à peine à combler. Nous avons 1 000 milliards d’investissement réseaux devant nous en Europe dont la part du lion est imposée par la multiplication des panneaux solaires, voitures électriques et pompes à chaleur… Les réseaux sont le grand oublié de la transition électrique et la facture est gigantesque et devant nous alors que nos caisses sont vides.
 
Et bien sûr, cela n’inclut pas les quelques centaines de milliards de plus qu’il va falloir débourser en batteries pour stocker péniblement un peu de ce courant intermittent…
 
Le bon vieux moteur thermique à encore de beaux jours devant lui
Le jour viendra, à mon avis dans les 3 ans, où nous nous rendrons compte que la recharge de courant coûte finalement plus cher que le plein d’essence. 
 
Un autre jour, nous découvrirons que les taxes à la pompes seront reportées sur la recharge à la borne et alors le coût sera démesurément plus élevé et nous aurons fini d’être les dindons de la farce.
 
Ces problèmes structurels d’accès à l’électricité permettent d’anticiper que la part prévue de véhicules électriques devra être revue à la baisse et même les hybrides finiront par laisser une part plus importante qu’anticipée à l’essence.
 
L’état de nos réseaux en Europe ne laisse pas d’alternative.
 
La bonne vieille voiture à essence n’est définitivement pas morte et le pétrole a encore de beaux jours devant lui ne serait-ce que pour éviter un effondrement de civilisation.
 
Ils n’osent plus avouer à quel point nous avons encore besoin de pétrole (ou de charbon pour la Chine)
Non seulement, nous avons besoin de bien plus de pétrole que nos politiques n’osent l’avouer mais l’or noir est de très loin l’investissement que je conseille le plus à horizon 3 ans : À la différence de l’or, il est au plus bas au moment où les tensions énergétiques s’exacerbent et que les pétroles de schiste américain touchent leur pic.
 
J’organise un rendez-vous spécial demain soir, jeudi 18 octobre à partir de 20H sur le 3e Choc pétrolier. Le rendez-vous est gratuit mais sur inscription EN CLIQUANT ICI.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle
 


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