URGENT : faisons de la finance climatique

21 01 2020
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Mon cher lecteur,
 
J’en ai marre d’être réac’, de voir le mal partout et le mieux nulle part, d’être toujours contre et jamais content. Conspuons cet esprit chagrin, petit et recroquevillé. Pour une fois, nous serons de ceux qui en sont.
 
Dorénavant, je vais faire de la finance climatique. Et vous feriez bien de faire pareil.
 
Cela fait chic, cela fait Davos.
 
Tiens Davos.
 
Davos s’ouvre ces jours-ci avec la peur au ventre des risques climatiques : innondations, incendies, montée des océans…
 
Précisons que la peur, la grosse boule au ventre, c’est pour vous, pas pour eux qui se promènent en jets privés accompagnés de leurs milices et protégés par des snipers sur le toit de leurs maisons bien à l’abri des marées humaines et crues centennales.
 
Risques climatiques donc, mais également changements climatiques,  transitions climatique, défis climatiques… Tout est climatique de nos jours.
 
Alors moi aussi je vais devenir climatique.
 
Vous savez ce que ça veut dire vous ? Moi pas.
 
J’attrappe mon dico.
 
Cela commence mal, je me saisis de cette antiquité aussi volumineuse que grossière : je sens bien que mon dico n’est pas climato-compatible, le mien en plus est en 3 tomes. Imaginez tous ces arbres coupés, tout ce carbone dégagé pour fabriquer et transporter cet objet bientôt barbare. Et puis un dictionnaire papier, cela ne se modifie pas comme wikipédia… C’est ennuyeux.
 
CLIMAT : n.m est emprunté (v.1278) au latin clima, « inclinaison de la calotte céleste », d’où « partie du ciel »  par extension, « latitude », « région, contrée ». […] Sa définition moderne en géographie pour désigner l’ensemble des conditions amosphériques et météorologique d’un lieu (1789, Mme de Stael) a fait passer le notion de lieu derrière celle d’atmosphère.
 
Le climat, depuis deux millénaire, est la spécificité d’un lieu, qu’elle soit perçue comme son inclinaison à la voute céleste, la composition de la terre ou de son atmosphère. C’est un ensemble de caractéristiques auxquelles nous nous soumettons, selon Montesquieu :
 
« Ce sont les différents besoins dans les différents climats, qui ont formé les différentes manières de vivre ; et ces différentes manières de vivre ont formé les diverses sortes de lois »
 
Puisque je fais dorénavant de la finance climatique, je vais donc faire de la finance locale, adaptée à mon climat qui est sans doute également le vôtre.
 
Notre climat tempéré froid a cette particularité d’être riche et relativement rigoureux  (vous ne pouvez pas dormir à la belle étoile en plein hiver).
 
Ce n’est pas pour rien que le capitalisme y est né : vous y avez à la fois le besoin et la capacité à accumuler des richesses.
 
Notre climat devrait :
  • Favoriser l’épargne ainsi que ;
 
  • Le financement de nos agricultures et industries locales et plus généralement ;
 
  • Les spécialités de nos territoires.
 
  • Notre finance devrait s’occuper des habitants de nos climats et s’assurer de leur paix et prospérité.
 
  • Il devrait favoriser une monnaie relativement forte, qui ne désagrège pas nos efforts d’épargants.
 
 
 
Mais tout cela est déjà cher à mon cœur et ouvert à mon porte-monnaie depuis longtemps. Vous le savez bien.
 
Voilà que je me prends pour Monsieur Jourdain qui faisait de la finance climatique sans le savoir !
 
Depuis le début mon cher lecteur, nous n’étions pas ces vieux réacs rabougris, non : les vrais défenseurs de la modernité climatique, c’était nous !
 
Mais que diable font tous les autres alors ?
 
Que font tous ces gens à Davos à ne voir qu’un grand climat mondial, niant toute adaptation locale, voulant vous faire investir à l’autre bout du monde grâce à des mastodontes à la BlackRock qui s’attaquent à votre argent comme ils se sont attaqués à votre assiette, à coups d’ersatz mondialisés et standardisés. Que font tous ces gens qui s’attaquent violemment à votre épargne et détruisent votre monnaie, vous incitant tout autant à consommer qu’à culpabiliser ? Que font-ils à détruire toutes les lois et coutumes lentement forgées sous nos climats ?
 
Oh j’aurais souhaité un grand avenir à la finance climatique mais les loups s’en sont taillé un mauvais costume de vertu qui ne cache que trop mal leur appêtit insatiable et dégénéré.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle
 
PS : pour la partie énergie, je vous rappelle que vous avez jusqu’à ce soir TOUT DERNIER DÉLAI pour demander votre exemplaire gratuit du Risque & Profit sur le pétrole, je recommande tout particulièrement ce numéro à ceux qui en ont marre d’être pris tout à la fois pour des vaches à lait, des moutons et des pigeons.


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