Mon cher lecteur,
Je vous l’avais bien dit.
Il y a un an, le gouvernement annonçait en fanfare que la Sécu serait en excédent de + 700 millions en 2019.
Le Figaro, confondait déficit et dettes dès le titre avec un article torchon : « En 2019, le trou de la sécurité sociale aura disparu » et moi j’écrivais dans Ceci n’est pas un trou :
« Et comme d’habitude, la conjoncture se dégrade, une nouvelle crise arrive et on se remet à creuser encore plus profond qu’au coup d’avant. »
Voilà.
Il se trouve que le déficit de la Sécurité Sociale en France sera de plus de 5 milliards cette année, loin des 700 millions d’excédent prévus l’année dernière. Très, très loin.
La faute aux gilets jaunes certes mais également à une croissance en berne (puisque l’on vous dit qu’il n’y en a plus de croissance !) et aux chiffres de l’emploi, plus précisément, de la masse salariale soumise à cotisation. Eh oui, quand vous faites des ristournes massives, comme par exemple des emplois exonérés de cotisations, cela se voit dans les comptes.
Faut-il qu’ils s’en foutent pour rester encore en poste après un tel aveuglement.
Fort heureusement, à l’Élysée, le manager Macron et ses applications de suivi se limitent au marketing et aux produits dérivés. Le Conseil d’administration France ne peut pas encore le virer pour faute grave.
Cela ne me fait pas particulièrement plaisir d’avoir raison. En revanche cela me rassure.
Je discutais ce matin avec un ami qui me trouve pire que pessimiste, alarmiste. Ce sont des réactions qui font réfléchir.
Je ne me pose presque jamais la question de savoir si je suis optimiste, pessimiste ou alarmiste. Il y a des faits, des analyses et des solutions.
Il est impératif de pousser les idées jusqu’à leur application pratique car c’est ce qui les rend opposable, c’est ce qui permet de juger de leur pertinence, d’éviter de tomber dans une discussion sur le sexe des anges.
Que nous indique le déficit renouvelé de la Sécu ?
C’est un indice de plus de notre incapacité à gérer nos dettes.
C’est un indice de plus que les taux ne sont pas près de remonter, sauf à faire exploser le système.
Plus que cela, la décision du gouvernement de laisser filer librement ce déficit sans aucune contremesure montre que nous avons changé d’époque : il n’y a plus de rigueur budgétaire qui tienne. C’est un changement crucial qui est apparu dans les faits mais pas encore dans les discours.
La réalité est que le système est trop menacé, il faut relancer les déficits publics pour sauvegarder un semblant de cohésion sociale et de fausse croissance. Et peu importe que cela implique de mettre 10 ans de rigueur à la poubelle. Ils ne sont pas à une contradiction près.
Non seulement, les taux ne sont pas près de remonter mais ils vont s’enfoncer plus profond encore en territoire négatif car la machine s’est emballée et il n’y a plus de retour possible.
On l’a vu aux États-Unis la semaine dernière, à la BCE la précédente : plus rien ne tient.
Les taux négatifs sont une promesse d’appauvrissement pour les épargnants. Mais des taux qui baissent, qui passent par exemple de -0,4 à -1,4% ouvrent des opportunités insoupçonnées pour générer un rendement bien positif à partir de taux négatifs.
Dans mon dossier du mois de septembre de Risque & Profit, je vous
montre comment générer un rendement positif à partir de taux négatifs et surtout grâce à un investissement que vous détenez déjà.
À votre bonne fortune,
Guy